septembre 14, 2021

Design responsable contre design coupable

Par Sandra Biaggi

S’il fut bon de retrouver la communauté du design autour de dernières réalisations, nouveaux projets, lieux somptueux, buffets frugaux ou coupettes débordantes, quelle ne fut pas notre peine d’apprendre la disition soudaine de Pauline Deltour. Celle qui conjugait design minimaliste avec délicatesse, ennoblissait l’innovation technologique d’une classe intemporelle, qui se définissait comme « la designer française la plus allemande », laisse un grand vide dans ce domaine si malmené que peut-être le design aujourd’hui. Nous en voulons pour preuve l’exposition « Matérialité » présentée Adorno (galerie numérique pour le meilleur du design et de l’artisanat de collection) dont les pièces revendiquent un concept à défaut de conception…

Que l’époque soit aux designers chercheurs ou makers, soit.
Cela ne dispense en aucun cas ces derniers de ce qui prévaut en ce domaine – et nous lons ici de design et non d’art –fonction(s) et usage(s), en plus de la forme.
Or, dans le cadre de la gamme Factory, Adorno présentait « Matérialité » , une collection française organisée Stephen Markos mettant en lumière l’esprit d’innovation de jeunes créateurs français qui expérimentent la matière tout en s’appuyant sur leurs prouesses techniques.
Travaillant sur le thème du « développement souhaitable », Markos a sélectionné une série de pièces qui reflètent les perspectives profondément personnelles et uniques de leurs créateurs sur leur matériau de choix. En présentant une diversité de formes, la collection vise à attiser le désir d’un large éventail de collectionneurs, en développant à son tour le marché pour créer une industrie durable où les designers peuvent gagner leur vie grâce à leur créativité.
Et de présenter les tabourets Rubis (adorno.design/pieces/rubis-stool) et Jaspe (adorno.design/ pieces/jaspe-stool), d’Elsa Belbacha-Lardy & Thomas Thibout d’AuchKatzStudio, ou les « Lampadulure » (adorno.design/pieces/lampadulure-pink) de Behaghel Foiny, qui explore une création alternative de mobilier à tir de matière industrielle.
Un design coupable présenté à l’espace Commines a donc répondu à un design responsable (Repulp, Ka eeform, Dunia design…). Coupable d’inutilité, d’inconfort, de gâchis de matière… d’inesthétique absolu, somme toute, de nuire à l’environnement sous tous ses aspects.